Les tongs battent de nouveau le pavé 

Juil 8, 2025 | Culture, Fashion

Symbole estival par excellence, la tong quitte les cabines de plage et s’impose désormais comme une pièce mode à part entière. Des podiums parisiens aux pop-ups confidentiels, elle se transforme, se sophistique et s’émancipe des clichés balnéaires. Zoom sur un accessoire aussi culte que revisité.

Du bon marché à l’ultra stylé

On la glisse dans toutes les valises, on l’achète à la hâte dans une supérette de la côte belge ou au détour d’un marché de bord de mer en France. La tong traverse les âges et les milieux, toujours fidèle à son esprit décontracté. Unisexe, minimaliste, colorée ou pailletée, en plastique ou en cuir : elle a mille visages, mais une même fonction — incarner l’été dans sa version la plus libre.

Longtemps cantonnée aux vacances ou à la piscine, elle connaît aujourd’hui une nouvelle vie… sur l’asphalte.

Chez EGONLAB, la tong se porte à la main

C’est sur les podiums de la Fashion Week parisienne que la tong a marqué un tournant. La marque EGONLAB, toujours prompte à détourner les codes, a dévoilé une collaboration inédite avec Havaianas pour sa collection SS26. Particularité : la tong ne se porte pas aux pieds mais… à la main, comme un accessoire hybride, entre sac et bijou.

Inspirée de la Bretagne, région chère à l’un des cofondateurs du label, cette version se pare de cuir et de cordages marins, convoquant souvenirs et textures d’antan dans un geste à la fois mode et émotionnel.

Havaianas : entre viralité et exclusivité

Si Havaianas reste la référence en matière de tongs, la marque brésilienne ne cesse de multiplier les collaborations pointues. L’une des plus remarquées récemment ? Celle avec Gimaguas, jeune label barcelonais prisé sur Instagram et TikTok.

Pensée en deux temps, cette collab a d’abord explosé en version DIY sur les réseaux, avant de se concrétiser à Paris lors d’un pop-up immersif : décor mêlant sable et béton, paires exposées dans des casiers transparents, et une immense tong en métal comme sculpture centrale. Le twist ? Une édition ultra-limitée (150 exemplaires), ornée de grigris en forme de clés, réservée à des profils triés sur le volet — entre influence, connivence et storytelling.

Quand la tong devient urbaine

À Paris, Havaianas a aussi pris possession des quais de Seine pour une série d’événements estivaux : DJ sets brésiliens, ateliers de customisation, ambiance chill mais parfaitement marketée. Une stratégie claire : sortir la tong de son cadre balnéaire pour l’imposer en ville.

Côté style, elle s’adapte. En journée : fine, épurée, portée avec un short de costume, un top blanc, ou même un tailleur léger. En soirée : on joue la carte des contrastes — tongs à talons fins, bijoux dorés, chemise fluide oversize pour un effet effortless mais soigné. Les plus nostalgiques oseront la tong compensée, parfait revival Y2K à associer à une micro-jupe, un jean taille basse ou une robe seconde peau.

Et côté matière ? Cuir grainé, strass, coloris monochromes, motifs tropicaux… la tong se décline selon les envies, du minimalisme chic à l’extravagance assumée.

Un nouveau chapitre mode

Le claquement de la semelle contre le sol, devenu presque manifeste. Avec ses multiples réinterprétations — portée à la main, sur talon, en édition limitée — la tong quitte son statut de chaussure fonctionnelle pour devenir un marqueur de style.

Libre, décalée, et toujours attachée à son ADN populaire, elle incarne cette idée d’une mode accessible mais inventive, où un simple accessoire peut devenir une déclaration. Et si, cet été en Belgique comme ailleurs, le chic se portait… entre deux orteils ?

Article de Julie Boone