Longtemps cantonnée à l’intime, la lingerie s’émancipe. Des défilés aux collaborations, elle s’impose comme un symbole d’inclusivité, de créativité et de liberté. En revisitant ses codes, les marques de prêt-à-porter redonnent aux dessous leur place légitime : celle d’un vêtement à part entière.
Chantelle : 150 ans et toujours avant-gardiste
À l’aube de son 150e anniversaire, la maison française Chantelle prouve qu’elle n’a rien perdu de son audace. Plutôt que de se reposer sur son héritage, la marque multiplie les collaborations avec la scène émergente.


Après un partenariat remarqué avec Ester Manas pour le défilé SS25, Chantelle X, l’une de ses lignes les plus contemporaines, s’associe cette saison à Alice Vaillant. Présentée lors de la Fashion Week de Paris, la collection Le Récital met à l’honneur une lingerie sans armature, confortable mais toujours sensuelle.
Entre tulle aérien, dentelle subtile et jeux de transparence, les pièces traduisent un dialogue harmonieux entre le savoir-faire historique de Chantelle et la modernité couture de Vaillant.
Plus qu’une collaboration, c’est une rencontre de générations : une maison centenaire qui séduit une clientèle jeune sans renier ses racines. La preuve qu’à 150 ans, Chantelle sait encore se réinventer.
MaisonCléo : la lingerie à l’heure de la slow fashion
Si la lingerie attire les géants du luxe, elle inspire aussi les labels indépendants. Parmi eux, MaisonCléo, la marque lilloise fondée par Marie Dewet, devenue une référence en matière d’éthique et de transparence. Connue pour ses pièces confectionnées à la main et vendues en petites séries, la maison dévoile aujourd’hui sa première ligne de lingerie.



Présentée à la Slow Fashion Week de Marseille, sous la majestueuse Porte d’Orient, la collection défend une mode artisanale, durable et désirable.
Dans un secteur souvent dominé par les cadences industrielles, MaisonCléo s’impose comme une alternative consciente, prônant la qualité et la singularité plutôt que la production de masse.
Son ambition : créer des dessous uniques pour celles qui veulent consommer moins, mais mieux.
Quand la lingerie devient manifeste
Pour d’autres créateurs, la lingerie n’est plus seulement une question d’esthétique, mais aussi de politique du corps.



À New York, Willy Chavarria incarne cette vision avec sa ligne Willy Underwear Collection. Conçue comme une seconde peau universelle, elle célèbre tous les corps, tous les genres et toutes les identités. Collaborateur régulier d’adidas, Chavarria défend une mode inclusive où le vêtement devient un outil d’affirmation de soi.
« Underwear is our most intimate clothing », rappelle-t-il. Intime, certes, mais profondément militant.



Dans la même lignée, Ester Manas, en collaboration avec Chantelle X, poursuit son engagement pour une mode inclusive. Sa collection imagine une lingerie adaptée à toutes les morphologies, sans compromis entre confort et élégance.
Lingerie visible, désir assumé
Derrière ces initiatives, un mouvement s’affirme : la lingerie n’est plus un secret.
Sur les podiums comme dans la rue, elle se montre, s’assume, revendique sa place. Les dessous deviennent des vêtements du dessus, les soutiens-gorge des bustiers, et les corsets des pièces de pouvoir.De la couture aux labels indépendants, toutes ces démarches traduisent une même évolution : la lingerie n’est plus un symbole d’invisibilité, mais celui de l’expression de soi.
Une révolution douce, mais profonde — et, cette fois, durable.