Le week-end dernier, Paris Photo a une nouvelle fois mis en lumière la scène photographique internationale, offrant un terrain d’expression privilégié aux créateurs et créatrices émergentes. Dans le sillage de cet événement, Sneaker Spirit braque les projecteurs sur cinq talents féminins installées à Paris — ou présentées lors de la foire. Ce qui les relie : une pratique photographique engagée autour d’un même sujet, la femme, dans toute sa pluralité et à tous les âges de la vie.
Luna Harst : une féminité brute, sans filtre
Autodidacte, Luna Harst a construit sa démarche loin des écoles traditionnelles. Cette liberté fonde son style : l’humain avant la technique, l’émotion avant tout. Ses images, baignées de couleurs franches et portées par une grande spontanéité, capturent des instants intenses et profondément sensibles.



Son studio improvisé ? La terrasse de son appartement, qu’elle transforme au gré de la météo. Le choix de la lumière naturelle n’a rien d’innocent : il renforce l’authenticité de ses portraits.Elle a réalisé des campagnes pour Darjeeling et Rouje, et signé notamment le portrait de Lauren Bastide pour le podcast Folie douce. Sa ligne directrice : montrer les femmes telles qu’elles sont et saisir les liens — familiaux, amoureux, amicaux — qui les unissent.
Francesca Allen : la sororité comme langage universel
Photographe britannique installée à Paris le temps de Paris Photo, Francesca Allen était cette année parrainée par la maison Chloé sous l’impulsion de Chemena Kamali, dans un programme dédié à la création féminine.


Elle a notamment réalisé en Lituanie, à Kaunas, une série autour du concours des cheveux les plus longs du monde. Les participantes apparaissent souvent de dos, révélant un rituel méticuleux autour de la patience, de la beauté et des normes de la féminité.Elle a également photographié la chanteuse Lily Allen pour Vogue UK, signant un retour remarqué de l’artiste après sept ans d’absence. Sensibilité, précision documentaire et regard intime caractérisent son travail.
Gül Obuk : la mode à l’état de tension poétique
Photographe et directrice artistique, Gül Obuk évolue entre mode et musique. Elle développe une signature visuelle faite de poses déstructurées, de corps pliés, d’un humour discret et d’une esthétique presque glacée — un mélange d’absurde et de sophistication.



Ses images mettent en scène exclusivement des femmes. Des femmes puissantes, totales, dont elle explore la singularité à travers une mise en scène très stylisée. Sa photographie oscille entre étrangeté et séduction, brouillant les frontières entre mode et performance.
Melissa Schriek : la poésie urbaine en mouvement
Photographe néerlandaise formée à la Royal Academy of Art de La Haye, Melissa Schriek fait dialoguer danse, espace urbain et imaginaire. Ancienne danseuse, elle conçoit la pose comme un geste chorégraphique, donnant à ses sujets une présence sculpturale.



Sa série Girlhood Summer illustre son intérêt pour la jeunesse, l’amitié et la sororité. Les villes qu’elle photographie deviennent des décors actifs où mobilier urbain, corps et gestes inattendus créent des scènes décalées, souvent empreintes d’humour.
Sur le plan commercial, elle vient de signer la campagne Dr. Martens, mettant en avant le modèle ZebZag.
Justine Kurland : sur les routes de l’Amérique au féminin
Photographe américaine, Justine Kurland possède une double formation artistique, entre Yale et la School of Visual Arts. Figure du mouvement néo-romantique, elle a traversé les États-Unis durant sept ans pour documenter la vie sur la route — un terrain d’observation idéal pour explorer les communautés féminines.
Ses séries Girl Pictures ou Mama Baby témoignent d’un regard profondément engagé sur l’enfance, la maternité et les liens entre femmes. Plus récemment, elle s’est tournée vers le collage et la peinture pour prolonger cette réflexion.

Qu’elles travaillent dans un appartement parisien, sur une route américaine ou au cœur d’un rituel lituanien, ces cinq photographes posent un regard pluriel sur ce que signifie être femme aujourd’hui.
Portraits intimes, mises en scène quasi chorégraphiques, documentaires sensibles : chacune explore un territoire unique, mais toutes participent à enrichir le récit contemporain de la féminité.
Une scène à suivre de près — en pleine effervescence, et résolument essentielle.


![[Maison Chloé – Partner]For its return as a partner of Paris Photo, @chloe, under the artistic d](https://sneakerspirit.courir.be/wp-content/uploads/2025/12/Maison-Chloé-–-PartnerFor-its-return-as-a-partner-of-Paris-Photo-@chloe-under-the-artistic-d.jpg)





