Giorgio Armani ou l’élégance éternelle 

Sep 24, 2025 | Brands, Fashion, Style

Surnommé le Maestro, Giorgio Armani s’est éteint à l’âge de 91 ans, laissant derrière lui un empire de plusieurs milliards d’euros et une vision intemporelle de la mode. Inhumé discrètement dans sa ville natale, il laisse le monde entier en deuil. Les hommages se multiplient, rappelant combien il a redéfini les codes du costume et du glamour à l’italienne.

Une vision inaltérable du vêtement

Jusqu’à ses derniers instants, Armani est resté maître à bord. À 91 ans, il dirigeait encore son empire avec rigueur et passion, incarnant le modèle du créateur total, impliqué dans chaque tissu, chaque ligne, chaque coupe. Dès les années 1980, il déconstruit le costume masculin, rompant avec la rigidité héritée des décennies passées. Sa vision impose une élégance fluide, subtile alliance d’autorité et de raffinement : c’est l’avènement du power dressing.

Ses défilés les plus marquants témoignent de cette constance. En 1996, ses silhouettes se parent de tissus presque liquides, glissant sur la peau. En 1999, il joue sur l’effet miroir, les mannequins défilant par deux comme des reflets. En 2008, il revisite l’imaginaire bohème : sarouels aériens, palette réduite aux essentiels (bleu, sable, blanc, noir) et accessoires multiples sans surcharge. Une esthétique d’une liberté rare, toujours fidèle à l’ADN Armani.

Le cinéma, l’autre podium

Armani n’a pas seulement révolutionné les podiums, il a aussi marqué l’histoire du cinéma. Dès 1980, il signe la garde-robe de Richard Gere dans American Gigolo. Le costume fluide mais impeccable transforme l’acteur en sex-symbol, tout en propulsant Armani sur la scène internationale.

Son influence sur Hollywood s’étend bien au-delà. Diane Keaton, en 1978, reçoit son Oscar vêtue d’un blazer et d’une jupe plissée Armani. Grace Jones, en 1981, immortalise une veste aux épaules exagérées sur la pochette de Nightclubbing. Julia Roberts, en 1990, casse les codes aux Golden Globes avec un costume gris Armani, silhouette devenue culte.

Plus récemment, pour Le Loup de Wall Street, la costumière Sandy Powell replonge dans les archives Armani des années 1990. Et en 2024, à Cannes, Hunter Schafer sublime l’univers du créateur avec un bustier réfléchissant issu de la collection Armani Privé Printemps 2025. La preuve qu’à travers les décennies, Armani reste incontournable.

Un héritage vivant

Depuis l’annonce de son décès, le 4 septembre dernier, la mode vit un moment de recueillement. Dans le même temps, les plateformes de seconde main enregistrent une explosion des recherches de pièces vintage signées Armani, en Europe comme aux États-Unis. Une manière pour beaucoup de s’approprier un fragment de ce patrimoine.

Quelques mois plus tôt, la maison célébrait ses 50 ans d’existence. Un anniversaire qui résonne désormais comme un testament : Armani n’a jamais cédé aux tendances éphémères ni au clinquant. Son esthétique demeure synonyme de constance, de raffinement et d’élégance intemporelle.

Le Maestro s’est éteint, mais son œuvre continue de défiler. Plus qu’un créateur, Giorgio Armani aura été un passeur d’élégance, un visionnaire qui a su inscrire la mode italienne dans l’éternité.