Sorties tout droit des salles de danse et des cours d’aérobic des années 80, les leg warmers, ou guêtres, s’apprêtent à faire un retour fulgurant. Portées fièrement par la Gen Z sur TikTok, réinterprétées sur les podiums et intégrées aux looks les plus pointus du moment, elles s’imposent aujourd’hui comme un accessoire statement. Zoom sur une tendance en maille qui fait des étincelles.
D’un outil technique à un atout mode
À l’origine ? Une pièce 100 % fonctionnelle : la guêtre servait à maintenir les muscles au chaud entre deux arabesques. Mais en 2025, fini l’utilitaire — place au stylé. Les leg warmers quittent les studios pour s’infiltrer dans la rue, devenant un accessoire de styling audacieux.



Déjà en 2022, on sentait le frémissement d’un retour… mais en version « montagne-chic » : grosses mailles, crochets colorés, influences rave. Aujourd’hui, le mouvement s’affine : effet seconde peau, textures côtelées, tons plus doux ou plus graphiques. L’idée ? Jouer la superposition sans alourdir la silhouette. Plus que de tenir chaud, il s’agit de marquer les esprits.
Une tendance adoptée de Paris à Anvers
Difficile de parler de ce revival sans mentionner Miu Miu, véritable laboratoire de tendances Gen Z. Avec la styliste Lotta Volkova aux manettes, la maison italienne injecte des touches ballet-core et officewear twisté dans ses dernières campagnes. Kylie Jenner et Lou Doillon y arborent les leg warmers avec une désinvolture savamment orchestrée.



Mais la tendance se tisse aussi en Belgique, où Julie Kegels, styliste anversoise à suivre de près, réinvente les accessoires avec malice. Sa marque propose notamment des « thong socks », version conceptuelle et épurée de la guêtre — un tube de maille qui laisse le pied nu. Portées par la créatrice de contenu Lara Violetta, ces pièces incarnent l’esprit minimal mais radicalement mode qui traverse la jeune scène belge.
Et parce qu’elle aime brouiller les pistes, Julie Kegels s’est associée à Converse pour créer une pièce hybride entre guêtre et chaussure. Résultat ? Un accessoire purement décoratif, à mi-chemin entre futurisme et dérision, qui bouscule les codes de l’habituel.
Comment les porter sans faux pas ?
Bonne nouvelle : il n’y a pas de règle. En version mini, les guêtres effleurent la cheville, idéales avec des Mary Janes ou des sabots chunky. En version maxi, elles montent jusqu’au genou, à associer avec une jupe fendue ou un bermuda oversize. On les choisit unies ou graphiques, en laine côtelée, résille ou velours, et on ose la couleur : rose bubblegum, rouge profond, beige feutré…

La créatrice française Lilas Villeneuve en propose une version néon, portée sur une robe bustier grise pour un effet early 2010’s parfaitement dosé. À Bruxelles ou Liège, on les imagine aussi bien avec un trench oversize qu’un total look denim ou un simple hoodie crop.
Ce retour en force n’est pas qu’un caprice rétro. Il s’inscrit dans un désir plus large de réinterprétation des classiques, de détournement et de jeu avec les codes du vestiaire. La guêtre, accessoire improbable devenu it-piece, illustre à merveille cette dynamique.
Et si, au fond, la guêtre n’était qu’un prétexte à l’audace ? À détourner. À accessoiriser. À faire parler. Car en 2025, c’est bien ça, la mode : une liberté à réchauffer — et à afficher — sur ses mollets.
Article de Julie Boone.