PFW SS26 : ce qu’il faut retenir de cette première journée 

Oct 12, 2025 | Brands, Culture, Fashion

À Paris, la Semaine de la mode n’a pas attendu le lancement officiel du calendrier pour démarrer. Entre propositions hors-programme et défilés très attendus, la première journée a donné le ton : celui d’une saison qui mélange expérimentations, clins d’œil aux années 1980 et esprit de rupture. Retour sur cinq moments forts.

Un avant-goût signé Rohan Mizra

Alors que la Fashion Week s’ouvrait officiellement le 29 septembre, certains créateurs ont choisi de devancer l’appel. C’est le cas de Rohan Mizra, diplômé de l’École Duperré et déjà connu pour ses collaborations avec Jean-Paul Gaultier ou Mowalola. Spécialiste des accessoires hybrides en 3D, il s’est imposé aussi dans la musique, en créant notamment les lunettes-masque rouges de l’album de La Fève ou la casquette transparente de Théodora. Plus récemment, il a même customisé une paire de chaussures pour Beyoncé.

Sa collection « Stonehaven » s’est déroulée dans un décor en spirale, rappelant le signe @. Silhouettes mutantes, matières hybrides et détails gores ont donné à ce défilé une allure dystopique. Surprise finale : la chanteuse Théodora a foulé le podium pour la première fois, confirmant la passerelle que Mizra aime bâtir entre mode et musique.

Weinsanto et ses « Irrésistibles favorites »

Weinsanto a ouvert la journée avec une collection hommage à l’héritage corseté qu’il revendique depuis ses débuts. Entre robes fluides et crinolines rigides volontairement visibles, le créateur a construit une tension subtile entre opacité et transparence. Le maquillage, directement inspiré du XVIIIe siècle, renforçait cette atmosphère historique revisitée.

Le casting illustrait lui aussi la dimension inclusive de la maison, avec la présence remarquée de Nicky Doll, rappelant que Weinsanto continue de conjuguer extravagance et ouverture.

Julie Kegels revendique l’imperfection

Sous le pont de Bir-Hakeim, Julie Kegels a présenté « Quick Change » devant un public intimiste où figurait notamment Rosalía, assise aux côtés de l’influenceur Lyas.

La collection mettait en scène une esthétique volontairement inachevée : jupes coincées dans les collants, paillettes laissées sur la peau, tee-shirts à moitié enfilés. Certaines mannequins ajustaient même leurs vêtements en direct. Des soutiens-gorge se portaient par-dessus les tops, tandis que des housses de pressing devenaient des sacs XXL. Une ode assumée à l’imperfection, qui tourne en dérision le culte de la « clean girl ».

Les années 1980, fil rouge de la journée

Une tendance s’est dessinée dès cette ouverture : le grand retour des années 1980. Épaules affirmées, tailles marquées, volumes dramatiques : Saint Laurent, Vautrait et Vaquera en ont fait leur point commun.

Chez Saint Laurent, la collection s’est ouverte par 18 silhouettes intégralement en cuir : trenchs fermés, jupes droites, manches ballon et nœuds XXL. Vautrait a proposé une lecture plus minimaliste avec une robe blanche fluide à pois, structurée par des épaules rembourrées et accessoirisée de bijoux décalés comme une boucle d’oreille en forme… d’oreille.

Vaquera, enfin, a confirmé son énergie débordante : demi-robes, nœuds géants, colliers oversize et bustiers théâtraux, entre esprit pirate et party girl des années 1980.

Cette première journée de la Paris Fashion Week donne le ton : les créateurs oscillent entre l’envie de revisiter les codes du passé et celle d’imaginer de nouveaux récits. Imperfection volontaire, héritages revisités, ou encore silhouettes radicales : le printemps-été 2025 s’annonce placé sous le signe des contrastes, entre besoin de repères et volonté d’innover.